mercredi 31 mars 2010

LA PASSION D'UNE VIE


Mathilde
à 23 ans et depuis toute petite, elle aime peindre. La peinture s’est imposée comme le seul moyen de s’exprimer. Timide, elle a toujours eu du mal à dire vraiment ce qu’elle pense et renfermait sur elle toutes ses angoisses. Un jour, elle eu l’idée de prendre un pinceau et une feuille blanche et là, ce fut la révélation. « J’ai su tout de suite que je voudrais être artiste peintre » confit-elle. Plus Mathilde se sent mal, et plus elle se montre productive. En un coup de pinceau, elle réussit à enlever le mal qu’elle a en elle. Elle transpose sur feuille son état d’esprit, souvent morose, ainsi que sa vision du monde. Elle traduit toujours ses sentiments en peignant. C’est sa façon de s’exprimer. La peinture est son moyen de confession, celui qu’elle préfère pour extérioriser ce qu’elle ressent.
Passionnée de peinture, elle décide après son bac de s’inscrire à la fac d’art St Charles de Paris 1 ou elle y passe 4 ans et valide un master 1.




Un péché mignon dans l’ère du temps.

A la fac, elle étudie l’histoire de l’art et elle se passionne pour l’impressionniste, période de rupture de l’art moderne avec l‘académisme. Si elle aime le réalisme, c’est parce que « ça change », dit-elle. « Avant, toutes les peintures étaient basées sur la religion, on pouvait rien peindre, les esprits étaient trop fermés ». C’est la raison pour laquelle elle préfère le réalisme car elle le comprend. Edouard Manet est d’ailleurs son peintre favori et son célèbre tableau « Olympia » est le préféré de Mathilde. « Olympia » est une prostituée nue, un tableau qui en a choqué plus d’un à cause de l’attitude provocante de la femme représentée. Avant, les peintres peignaient des Vénus, des femmes habillés, discrètes. Manet lui, a changé les mœurs en peignant ce tableau. « J’aime cette période où tout à changé, les peintres sont libres et c’est beaucoup mieux comme ça » exprime-t-elle.
Bien qu’elle fasse des études d’art et qu’elle « touche à tout », Mathilde aime seulement la peinture. Tout ce qui est installation lumineuse où installation en volume ou au plafond, même sculpture, « ça m’échappe et ne m’attire pas. Je trouve que ce n’est pas de l’art ».
« La peinture, c’est mon péché mignon ». Mais à la fac, elle a découvert une nouvelle manière de peindre, différente du papier canson ou des feuilles qu’elle utilisait avant : c’est la peinture sur toile.
La toile est le support habituellement utilisé pour la peinture mais elle ne le connaissait pas encore. Cependant, il y a plusieurs manières de peindre sur ce support : on peut peindre sur une toile enduite de colle ou de gesso, pour éviter qu’elle se fragilise au contact de la peinture, ou bien immédiatement sur le tissu. Mathilde, elle, préfère peindre directement sur la toile. Mais, si elle opte pour cela, c’est aussi parce que c’est le support le moins cher. « C’est un peu par dépit, je prends ce que je peux selon mes sous ».
Et comme type de peinture, c’est de l’acrylique qu’elle utilise car la peinture à l’huile met beaucoup de temps à sécher. Plus facile pour les retouches et pour faire plusieurs couches, la peinture à l’huile permet de retravailler constamment son œuvre. Mais Mathilde est impulsive et n’aime modifier son tableau, elle préfère réaliser tout du « premier jet ».



Plus qu'une passion: une thérapie.

La chambre de Mathilde, à Créteil, est transformée depuis pratiquement 10 ans en atelier de peinture. Chevalet de toutes tailles, pinceau, spatule, tissu de différentes couleurs, ruban, palette ou planches de bois ont remplacé son bureau et ses étagères. Après les cours, Mathilde passe la plupart de son temps dans sa chambre, et peint.
« C’est le meilleur moment de ma journée
» raconte-elle.
Il est 18h30 et Mathilde s’installe dans sa chambre. Elle allume sa chaine Hi-fi et place le disque de Keren Ann dans son lecteur. Elle place son chevalet devant la fenêtre et se met au travail.
Parfois, elle utilise des couteaux pour peindre, mais aujourd’hui, ce sont ses mains dont elle se sert. Elle apprécie le contact de ses doigts avec la peinture « C’est frais, c’est vraiment agréable la sensation de peindre avec ses mains ».
« J’aime beaucoup utiliser le pinceau aussi car ça glisse sur la toile ». Peindre lui permet d’extérioriser mais aussi de se détendre et souvent même de se relaxer. Du bleu puis du jaune dans les mains, qu’elle malaxe doucement pour faire du vert. On a presque l’impression qu’elle se passe de la crème tellement ses gestes sont doux et sensuels. Délicatement, elle étale la peinture sur la toile. Son dessin prend forme, une prairie apparaît peu à peu. Mathilde se laisse bercer par la chanson « Nolita » qui avait déjà donné naissance au titre d’une de ces œuvres. Celle d’après c’est « Roses and Hips », son tableau s’appellera donc comme ça. Avec de la peinture rouge clair, elle donne vit à des fleurs. Ses mains sont colorées de vert et rouge, Mathilde rigole. Elle ressemble à une enfant de 10 ans. Elle est presque prête à se rouler dans la peinture, tant elle adore ça. Une passion qui l’amuse quand elle est de bonne humeur et qui la libère quand elle va mal. Une passion sous forme de thérapie.
Si elle avait une baguette magique, Mathilde voudrait être directrice d’un atelier de peinture pour enfants. Pour le moment, elle est encore jeune. Peindre suffit à son bonheur et son bien-être. Elle a même commencé un blog avec ses œuvres : « missblablabulle.blogspot.com » dans l’espoir de marquer les esprits.

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